1.
Le témoignage de la fille d’un réfugié espagnol
En 1939 quand les Républicains espagnols ont perdu la guerre contre Franco ils se sont exilés.
– 500.000 Républicains espagnols ont passé la frontière du côté catalan donc Pyrénées-Orientales puisque l’autre côté des Pyrénées était déjà aux mains des fascistes.
Donc il restait plus que ce côté de la frontière pour que les Républicains puissent sauver leur peau, et ici donc par cette route qu’on l’on voit là qui mène au Col d’Ares il en est passé 100.000, 100.000 et ici plus bas, là en bas, il y avait le camp où on a entassé les Républicains espagnols en attendant de les dispatcher dans d’autres camps, puisque la France a enfermé tous ces Républicains dans des camps de concentration, des centres d’accueil. Donc ici il en est passé 100. 000.. À peu près 100.000.
On séparait les hommes des femmes. On séparait les militaires des civils. Les militaires étaient enfermés à part. Ils étaient dirigés vers des camps de concentrations très durs, disciplinaires. On leur enlevait les armes, on leur enlevait tout ce qu’ils avaient sur eux d’armé et on les dirigeait après vers des camps en descendant vers la vallée, notamment à Argelès, quoi.
Voilà – donc, ça c’est ce qui s’est passé en février 1939.
Mais il y a aussi une autre histoire à Prats- de Mollo, comme partout dans la région. C’est qu’on a le peuple catalan, les enseignants, les ouvriers, les syndiqués, les cheminots sont venus en aide aux Républicains espagnols en essayant de leur donner des vêtements, de leur donner à manger, donc voilà.
Le gouvernement français les enfermait, mais il y avait aussi la solidarité populaire qui était réelle. Voilà.

2.
Témoignage d’un habitant de Prats-de-Mollo
Chez moi mes parents ont recueilli deux blessés, je veux dire, chez moi pendant quinze jours le temps pour la Croix Rouge de venir les chercher, eh ! bon, on a fait ce qu’on a pu, bien sûr, il n’y avait pas de grands moyens, mais enfin, un, il est mort l’autre, il est venu après quelques années il est venu nous remercier parce que on l’avait bien accueilli et bien soigné.
Et puis dans le camp j’ai vu plein de choses que je peux pas vous raconter là, parce que quand même c’était trop atroce, ce que j’ai vu, moi, c’était atroce.

3.
Le témoignage du petit-fils d’un réfugié espagnol
Moi, je suis venu à Prats-de-Mollo parce que je suis petit-fils de Républicain espagnol, et en 1939 475.000 Républicains espagnols ont passé la frontière des Pyrénées-Orientales pour se réfugier parce que leur armée avait perdu la guerre contre les franquistes – donc ici à Prats-de-Mollo 100.000, dans des conditions terribles, comme aujourd’hui d’ailleurs – du froid, de la neige etc., et beaucoup sont morts, sont morts ici et ont été enterrés dans des fosses communes.
Jamais pendant des années, ils ont été reconnus et aujourd’hui, depuis quelques années – grâce aux efforts des militants du côté catalan espagnol et du côté français – on rend hommage à ces gens qui ont dû fuir le franquisme dans l’indifférence totale, avec le rejet de la France d’ailleurs et d’autres pays, alors que cette défaite annonçait la deuxième guerre mondiale et aussi ce que s’est passé ensuite en France et en Allemagne., etc… Voila. Donc pourquoi on est là.