Le Président Emmanuel Macron s’est exprimé, le 10 décembre, pour apaiser la colère des “gilets jaunes”.
Dans son adresse à la Nation, télévisée, il a fait un mea culpa sur ses propos polémiques, et il a annoncé plusieurs mesures immédiates pour améliorer le pouvoir d’achat :
1. Le salaire d’un travailleur au SMIC augmentera de 100 euros par mois dès 2019.
2. Le Président a demandé à tous les employeurs qui le peuvent de verser une prime de fin d’année à leurs salariés.
3. Les heures supplémentaires ne seront plus prises en compte dans le calcul de l’impôt sur le revenu .
4. La hausse d’un impôt sur les pensions de retraite, va être annulée pour les revenus de moins de 2 000 euros.
Certains « gilets jaunes » reconnaissent un pas dans la bonne direction, mais beaucoup se disent insatisfaits et prêts à poursuivre le mouvement.
Après quatre semaines de protestation, le Président Emmanuel Macron s’est adressé aux Français, le 10 décembre :
Transcription: (time code 01:58 – 4:39)
Transcription du discours de Macron
Après quatre semaines de protestation, le Président Emmanuel Macron s’est adressé aux Français, le 10 décembre : Transcription: (time code 0:15 – 4:39) …Ce fut d’abord la colère contre une taxe et le Premier ministre a apporté une réponse en annulant et en supprimant toutes les augmentations prévues pour le début d’année prochaine mais cette colère est plus profonde, je la ressens comme juste à bien des égards. Elle peut être notre chance.
C’est celle du couple de salariés qui ne finit pas le mois et se lève chaque jour tôt et revient tard pour aller travailler loin. C’est celle de la mère de famille célibataire , veuve ou divorcée, qui ne vit même plus, qui n’a pas les moyens de faire garder les enfants et d’améliorer ses fins de mois et n’a plus d’espoir. Je les ai vues, ces femmes de courage pour la première fois disant cette détresse sur tant de ronds-points !
C’est celle des retraités modestes qui ont contribué toute leur vie et souvent aident à la fois parents et enfants et ne s’en sortent pas. C’est celle des plus fragiles, des personnes en situation de handicap dont la place dans la société n’est pas encore assez reconnue. Leur détresse ne date pas d’hier mais nous avions fini lâchement par nous y habituer et au fond, tout se passait comme s’ils étaient oubliés, effacés .
Ce sont quarante années de malaise qui ressurgissent : malaise des travailleurs qui ne s’y retrouvent plus ; malaise des territoires, villages comme quartiers où on voit les services publics se réduire et le cadre de vie disparaître ; malaise démocratique où se développe le sentiment de ne pas être entendu ; malaise face aux changements de notre société, à une laïcité bousculée et devant des modes de vie qui créent des barrières, de la distance.
Cela vient de très loin mais c’est là maintenant.
Sans doute n’avons-nous pas su depuis un an et demi y apporter une réponse suffisamment rapide et forte. Je prends ma part de cette responsabilité. Il a pu m’arriver de vous donner le sentiment que ce n’était pas mon souci , que j’avais d’autres priorités. Je sais aussi qu’il m’est arrivé de blesser certains d’entre vous par mes propos. Je veux ce soir être très clair avec vous. Si je me suis battu pour bousculer le système politique en place, les habitudes, les hypocrisies, c’est précisément parce que je crois plus que tout dans notre pays et que je l’aime et ma légitimité, je ne la tire d’aucun titre, d’aucun parti, d’aucune coterie ; je ne la tire que de vous, de nul autre..