Est-ce que « la liberté d’expression a des limites » ?
La publication des caricatures du prophète Mahomet fait polémique.
Le président Emmanuel Macron a défendu le droit à publier des caricatures en France lors d’un hommage à Samuel Paty, l’enseignant décapité en pleine rue pour avoir montré les dessins du prophète Mahomet dans un cours sur la liberté d’expression.
« Nous défendrons la liberté que vous enseigniez si bien et nous porterons haut la laïcité. Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent. » (Octobre 2020)
Mais il y a des personnalités qui prennent leurs distances par rapport à la position du président français.
Une semaine après le meurtre de Samuel Paty, trois personnes sont mortes assassinées dans un attentat terroriste dans une basilique à Nice. Au lendemain de l’attentat, l’archevêque de Toulouse Mgr Robert Le Gall a dit que « la liberté d’expression a des limites et qu’ « on ne peut pas se permettre de se moquer des religions, (car) on voit les résultats que cela donne. »
Le philosophe Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation, est d’accord avec l’archevêque sur les caricatures de Mahomet :
« On n’est pas obligé, pour enseigner la liberté d’expression, de montrer des caricatures qui sont à la limite de la pornographie », réagit sur la chaine France info Luc Ferry. « Si je devais aujourd’hui, dans une classe de terminale, faire un cours sur les caricatures et la liberté d’expression, je partirais éventuellement de Louis Philippe, [le dernier roi de France], transformé en poire, » déclare l’ancien professeur de philosophie. « Ça a fait scandale à l’époque.»
« Je montrerais les caricatures, éventuellement celles de Charlie, mais qui mettent en scène aussi bien Jésus, Moïse et Mahomet. Mais on n’est pas obligé de montrer pour autant des caricatures qui sont à la limite de la pornographie et qui sont quand même ignobles », insiste-t-il. « On n’est pas obligé d’insulter les gens pour défendre la liberté d’expression. »
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, pense que la liberté d’expression n’est pas sans limites quand certains propos peuvent choquer des minorités. « Nous allons toujours défendre la liberté d’expression », a affirmé le premier ministre, en réponse à une question sur le droit à caricaturer le prophète Mahomet, comme l’a fait le magazine Charlie Hebdo.
« Mais la liberté d’expression n’est pas sans limites », a-t-il poursuivi en conférence de presse (octobre 2020), soulignant l’importance d’agir avec respect, de ne pas blesser autrui « de façon arbitraire ou inutile ».
Vocabulaire
cours (m): time
enseigner (1) : at undervise i
laïcité (f) : religionsneutralitet
renoncer (1) : at give afkald på
reculer (1) : at give efter
basilique (f): kirke
au lendemain (adv) : dagen efter
archevêque (m) : ærkebiskop
limite (f) : grænse
se moquer de : at gøre nar af
être d’accord (u) : at være enig
chaine (f) : nyhedskanal
classe de terminale (f): 3. g
poire (f) : pære
pour autant (adv) : af den grund
ignoble (adj) : uværdig
insulter (1) : at fornærme
blesser (1): at såre
autrui (pron) : medmenneske
inutile (adj) : unødvendig
Vocabulaire quizlet – voir ici
Compréhension 1 :
1. Quelle est la position du président Macron sur le droit de publier des caricatures ?
2. Pourquoi l’archevêque de Toulouse pense-t-il que « la liberté d’expression a des limites » ?
3. Comment le philosophe Luc Ferry, ancien ministre de l’Education, propose-t-il de faire un cours sur les caricatures et la liberté d’expression ?
4. Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, prend ses distances avec la position du président français. De quelle manière ?
5. Quelles sont vos positions sur la question des caricatures ? (Diskuter evt. på dansk)
Compréhension 2 :
Vidéo voir ici
Time code: 02:26 – 03:50
apaiser (1) : at få ro på
foi (f) : tro
diffuser (1) : at vise
escalade (f) : optrapning
céder (1) : at give køb på
devise (f) : slogan
impunément (adv) : ustraffet
invectiver (1) : at overfuse