Sous haute surveillance policière, des milliers de personnes ont défilé à Paris ce 1er-Mai. 28.000 personnes selon le ministère de l’Intérieur. 164.400 dans toute la France.
Des violences ont éclaté mais sans faire de Paris la “capitale de l’émeute” comme le réclamaient plusieurs groupes des militants radicaux.
Plus de 7000 policiers et gendarmes étaient mobilisés à Paris et ils ont effectué plus de 15.000 contrôles préventifs et interpellé 400 personnes.
Une heure avant le début de la manifestation des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et des “black blocs” aux environs du restaurant de la Rotonde, boulevard de Montparnasse. C’est un lieu symbolique parce que c’est là qu’Emmanuel Macron a célébré sa qualification au second tour de l’élection présidentielle en 2017.
Ensuite, le cortège a repris sa marche jusqu’à la place d’Italie. Près de 600 commerces sur l’axe de la manifestation étaient fermés à la demande de la police. La police a bloqué l’accès à la place d’Italie, et les tensions sont remontées. Des “black blocs” ont lancé des projectiles, et la police a ensuite utilisé leur canon à eau et les gaz lacrymogène .
Les affrontements ont fait 24 blessés parmi les manifestants, et 14 membres des forces de l’ordre ont été blessés légèrement.
En province, la fête du travail a globalement été célébrée dans une ambiance festive par les syndicalistes , les “gilets jaunes” et les politiques, mais aussi sous haute surveillance policière.
Rapprochement entre syndicats et “gliets jaunes” ?
Transcription de la vidéo - voir ici
1er mai inédit en rouge et jaune. Partout en France le rapprochement des luttes est voulu, poussé même par les syndicats et certains gilets jaunes.
Cédric Caubert secrétaire général CGT- 31 : (région de Toulouse)
L’unité est importante parce que tous ceux qui sont ici, et plus largement ont bien conscience que pour changer les choses, nous devons être unis, nous devons être ensemble et c’est ce que matérialise ce 1er Mai.
Un manifestant : « On va dire c’est comme l’eau et l’huile, pour faire une vinaigrette, il faut que ça se mélange un peu, il va falloir un peu de temps, mais je pense qu’on est sur la bonne voie.
Christine Carlier, secrétaire générale de l’union locale CGT- Lille :
« Ben, nous, plus il y a de monde en colère, mieux on se porte. »
Mais faire un front commun, défiler auprès des gilets jaunes, en ce jour de fête du travail, pour certains syndicalistes, c’est trop.
Magali Le Meur SNUipp-FSU Caen
Ça me désespère de voir un 1er mai, rapté, kidnappé par les gilets jaunes, on s’est fait piqué le drapeau républicain tricolore par les fachos ( les fascistes), la Marseillaise aussi, et le 1er mai, voilà, enfin, il (n’)y a plus de place pour nous.
Fidèles au mot d’ordre du 17 novembre, de nombreux gilets jaunes repoussent l’idée d’une potentielle convergence des luttes.
Une manifestante gilet jaune ; « Les syndicats, on sait bien, moi j’ai fait des manifs depuis de longue date, bon, on fait notre petite procession, puis voilà, et rentrez chez vous, quoi ».
Un gilet jaune : « Jusqu’à présent, je ne manifestais pas le 1er mai parce que les syndicats me décevaient, ils négociaient de combien on voulait perdre, je n’en veux plus. On nous a donc assez perdu, ça suffit ».
– Aujourd’hui, vous êtes décidé par contre ?
– « Totalement. Parce que j’ai trouvé ma famille : les gilets jaunes. »
S’ils ont défilé ensemble aujourd’hui, syndicats et gilets jaunes, ont gardé leur distance et c’est sans les syndicats que le mouvement des gilets jaunes a d’ores et déjà lancé un appel national, pour la reprise des ronds-points samedi prochain.
